Monday, March 15, 2010

Pierre Lory


From l’Institut français du Proche-Orient:


Pierre Lory a d’abord étudié la langue et la littérature arabes à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales puis à l’Université Paris III jusqu’à l’agrégation (1977). Sa formation fut complétée par deux stages linguistiques à Beyrouth (1973/74) puis à Damas (1975/76). L’option vers l’islamologie et la mystique a eu lieu sous la direction de Roger Arnaldez (maîtrise sur l’exégèse mystique du Coran, 1976) puis avec l’appui de Henry Corbin (bourse pour l’Iran, 1978/79, pour une thèse sur l’alchimie en Islam). Depuis sa nomination comme maître de conférence à l’Université Bordeaux III (1981), et puis comme directeur d’études à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (1991), il a poursuivi des recherches sur la mystique et l’ésotérisme en Islam, mais sans jamais renoncer à des travaux d’ordre plus général. Chaque année, il effectue au moins un séjour à but scientifique (et généralement plus) dans un pays du Proche Orient et / ou de l’Afrique du Nord. Il est actuellement directeur du département des études arabes, médiévales et modernes à l’Institut français du Proche-Orient (Damas).

Pierre Lory at the Sorbonne here.

Jean-Michel Hirt discusses Lory's Le rêve et ses interprétations en Islam in "To Believe or To Interpret" in the Islam and Psychoanalysis issue of "S" (Vol 2: 2009). 




Selected Publications (from the IFPO website):


1989, 2003, Alchimie et mystique en terre d’Islam, Lagrasse, Verdier, Collection « Islam spirituel », 1989 ; réédité aux éditions Gallimard, folio/essais, 2003. Traduction en espagnol par Gracia Lopez Anguita, Alquimia y mística en el Islam, Madrid, Mandala Ediciones, 2005.

  • L'alchimie est rarement étudiée pour ce qu'elle est : une recherche spirituelle, bien plus que la quête impossible de secrets naturels. Pierre Lory étudie avec minutie les procédures des alchimistes musulmans, qui ont su lier harmonieusement la science grecque, la métaphysique, la numérologie mystique et la cabale des lettres. A partir du corpus alchimique de Jâbir ibn Hayyân, le lecteur est invité à découvrir l'exégèse, qui fait correspondre les divers degrés des mondes matériels et divins ; l'influence décisive du chiisme sur l'ésotérisme alchimique dont le but est de faire naître le corps mystique de celui qui le pratique ; les calculs, enfin, et les opérations concrètes : rapport numérique et interprétation de l'alphabet arabe font de la cabale islamique un savoir comparable, par bien des aspects, à la cabale juive. A rebours des livres où l'alchimie n'est qu'un prétexte, voici enfin un ouvrage qui nous montre en détail ce que celle-ci est effectivement.
     
  • 2003, Le rêve et ses interprétations en Islam, Paris, Albin Michel, collection Science des religions, 2003. Traduction en arabe Ta‘bîr al-ru’yâ fî al-Islâm, par Dalyâ al-Tûkhî, Le Caire, al-Hay’a al-Misryya al-‘Âmma li-al-Kitâb, 2007.
  • Depuis la mort du prophète Muhammad en 632, la prophétie est achevée. Rien ne peut être ajouté ou modifié, si ce n'est le rêve. Car le rêve est un moyen d'accès aux messages divins, à la Table gardée où se trouve consigné tout ce que Dieu a décidé pour les créatures depuis les origines jusqu'à la fin des temps. Telle est la vision dérivée de l'enseignement du Prophète et d'une certaine lecture du Coran, qui constitue lui-même une partie du grand Livre divin. Dès lors, le songe devient la source d'une révélation permanente de la société musulmane, et tout croyant qui rêve peut entrer en contact et être revivifié par cette source divine inépuisable.
    La fonction religieuse du rêve a été reconnue, les rêves ont été répertoriés selon leur nature, et les théologiens on tenté de faire cadrer la réalité de ces rêves avec les lois religieuses. En s'appuyant sur les grands textes de la littérature onirocritique musulmane, Pierre Lory met en lumière la remarquable homogénéité des diverses clés des songes issues des traditions de l'Antiquité et de l'islam. Une attention particulière est accordée aux milieux mystiques soufis où le rêve est considéré comme un événement initiatique, un instant d'éveil au divin.
    La postface du psychanalyste Jean-Michel Hirt apporte un éclairage précieux à cette tradition religieuse singulière très structurée qui fait de l'état inconscient du sommeil une voie d'accès privilégiée à l'au-delà.
     
  • 2004, La science des lettres en islam, Paris, Dervy, Esprit de Lettre, 2004. Traduction en arabe par Dâliâ al-Tûkhî,‘Ilm al-hurûf fî al-Islâm, Le Caire, Al-hay’a al-misriyya al-‘âmma li-al-kitâb, 2006.
    La science des lettres de l'alphabet arabe constitue un des aspects centraux de la spiritualité islamique. Le terme al-sîmiyâ, " science opérative des lettres " est à rapprocher d'al-kîmiyâ, l'alchimie. C'est dire que la sîmiyâ a été, dès le départ, perçue comme une science de la transmutation de la parole, comme l'alchimie était celle de la transmutation matérielle. Son étude a été négligée jusqu'à nos jours, plus encore que celle de l'alchimie, par les savants musulmans comme par les orientalistes, du fait notamment de l'étroitesse de ses liens avec certaines pratiques magiques. Pourtant, elle constitue une voie d'approche essentielle pour les courants mystiques dans les sociétés islamiques, de langue arabe, turque ou persane. La science des lettres se veut opérative. La transformation visée par elle est efficiente, réelle : si tout est langage, la parole peut réellement devenir transformatrice. Pour les musulmans, " Dieu s'est fait livre " ; le Coran est une présence divine parmi les hommes, et ce seul point suffirait à expliquer l'éclosion de la science des lettres. Pour les exégètes musulmans, l'univers entier est signe, est un " livre ". Le Coran est la voie de la Connaissance, mais son rôle est aussi de mener le croyant vers l'exégèse du Livre de la Création-message total - et non pas de la limiter aux seuls 6226 versets qui le composent. La science des lettres est la clef de la Connaissance.
    Recension par Ève Feuillebois-PiérunekAbstracta iranica, 27, 2007.
     
  • 2005, 2008, Min ta’rîkh al-hirmisiyya wa-al-sûfiyya fî al-Islâm (De l’histoire de l’hermétisme et du soufisme en Islam), traduit par Lwiis Saliba, Jbeil, Editions Byblion, 2005 ; 2e édition revue et augmentée, 2008.
     
  • 2007, Petite histoire de l’islam, avec Mohammad Ali Amir-Moezzi, Flammarion, Librio, 2007, réédité par le Nouvel Observateur en 2008.
    Qu'est-ce que le sunnisme ? Et le chiisme ? Comment est composé le Coran ? Qu'est-ce qu'un imam ? La deuxième religion de France reste largement méconnue et fait souvent l'objet de jugements hâtifs et péremptoires. Pourtant, les valeurs culturelles et civilisationnelles de cet islam transcontinental sont bien loin des préjugés largement relayés dans les médias. De la naissance du prophète Muhammad au « télécoraniste » 'Amr Khaled, cet ouvrage clair et accessible revient sur les origines et sur l'histoire de l'islam, jusqu'à ses expressions contemporaines.

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